Paléontologique, mais presque...

Petits pots précieux .

Choisies pour leurs couleurs vives qui faciliteraient leur recherche si j’en perdais malencontreusement une au cours d'une prospection, ces boîtes alimentaires présentaient des avantages non négligeables. Dotées de couvercles à visser excluant toute ouverture intempestive et la perte de contenu qui s’en serait suivie, elles offraient aussi des formes et dimensions idéales pour leur répartition dans les poches de mon équipement vestimentaire. Elles permettaient non seulement d'y entreposer les pièces récoltées, mais aussi de les transporter dans des conditions de sécurité optimales. Mais leur intérêt ne s’arrêtait pas là. Car sans m’adonner à l’arénophilie, cette curieuse pratique qui consiste à faire collection d’échantillons de sable de toutes provenances, j’avais pris l’habitude d’effectuer des prélèvements systématiques à chaque endroit de découverte exceptionnelle. L’ objectif ainsi poursuivi était de conserver des traces de l’environnement dans lequel ces dents de requins fossiles avaient séjourné.

La suite à lire dans "carchaDOrias, à la recherche des trésors de la Terre" (à paraître)

Vertèbre de poisson (thon ?) : Pliocène supérieur, sables d'Oorderen, port d'Anvers, Belgique

Quelques minutes plus tard...

Avant les vaches maigres...

Depuis quelques années déjà, faute de temps pour les prospections et, surtout, de terrains accessibles pour un amateur de pièces du Pliocène supérieur, les découvertes se sont faites extrêmement rares, voire inexistantes. Une des dernières en date fut donc cette Carcharodon hastalis, de belle facture et qui semble par ailleurs plutôt appartenir à la variante "broad form", soit l'espèce fossile de requin mako qui possédait des dents particulièrement larges et répond actuellement au nom de Carcharodon plicatilis

Des dents de requins, mais pas que...

Des spécimens semblables, j’en possédais déjà qui, selon mes souvenirs du moment, étaient en meilleur état. Et l’avoir observée sans grande conviction m’avait laissé me focaliser sur son caractère poreux fort prononcé. La pièce n’était pas d’une parfaite conservation. On pouvait trouver mieux. Heureusement, effectuer sans grand succès d’interminables prospections avait pour conséquence qu’on finissait par réduire son degré d’exigence, nonobstant l’encombrement que pourrait générer un tel fossile jusqu’à la fin de la journée. J’avais machinalement empoché la vertèbre pour lui laisser la chance de prouver sa valeur une fois rentré au bercail. Quel n’avait dès lors pas été mon plaisir, l’ayant sommairement nettoyée à l’eau claire, d’apercevoir sur son flanc une longue estafilade dont la profondeur et la finesse plaidaient pour une trace de prédation. Cette entaille était à coup sûr la marque d’une dent laissée sur la vertèbre d’un grand cétacé, par un requin qui ne l’était pas moins.

Extrait du livre "carchaDOrias, à la recherche des trésors de la Terre" (à paraître)

Autre vertèbre de cétacé du Pliocène supérieur du port d'Anvers.

Bien que dépourvue de trace de prédation, et prélevée largement avant la précédente, cette autre pièce n'en était pas moins intéressante car fort bien préservée.

Ceci n'est pas une crotte.

Mon plat pays ayant connu quelques grands peintres surréalistes dont l’un est mondialement célèbre, cette référence me vint spontanément à l'esprit lorsque une telle chose brunâtre apparut devant moi. Outre sa forme indéfinissable, l'humidité ambiante lui conférait une brillance pouvant être confondue avec une certaine… fraîcheur. Naturellement, avoir eu l'imprudence d'effectuer une promenade de prospection par cet abominable temps de chien n'excluait pas le risque de tomber nez-à-nez avec une déjection canine ! Pourtant, l'objet qui gisait devant moi était loin de me rebuter. Outre que cette météo épouvantable me semblait dissuader tout quelconque habitué des lieux, l’hypothétique promeneur du coin, de venir lâcher son animal de compagnie sur cette immense plaine, l'expérience de quelques années de recherches intensives m'avait fait identifier quelque chose de beaucoup plus sympathique.

D'emblée, j'avais compris qu'il s'agissait là d'un bel échantillon d’otolithe de dauphin. Cette curieuse « pierre d’oreille » était une variante fossile de ces concrétions calcaires communes à tous les vertébrés, en ce compris les mammifères, qui servent à assurer le sens de l’équilibre. Mais soyons de bon compte. J'étais d'autant moins surpris par cette découverte que j'en avais déjà prélevé un autre spécimen quelques heures plus tôt, en tout début de matinée et dans une position moins équivoque. Il n’en était donc que plus reconnaissable

Extrait de "carchaDOrias, à la recherche des trésors de la Terre" (à paraître)

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